Culture Documentaires

4 documentaires sur les animaux

Chaque trimestre, je vous propose un article culturel. Après une sélection de BDs puis de romans cet été, je vous partage cette semaine une sélection de quatre documentaires sur les animaux. J’avais envie de questionner mon rapport aux êtres vivants non-humains et pour se faire, j’ai visionné les documentaires suivants : Blackfish, Homo Herbivorus, Terriens (Earthlings), Cowspiracy. Certaines des images sont très dures à regarder alors je ne vous conseille pas de les visionner les uns à la suite des autres.

On pourrait me dire que certains documentaires sont militants, qu’il ne reflètent pas la réalité ou qu’en France, c’est différent. Pourtant, même si certains films commencent à dater, les images ne sont pas d’un autre temps, malheureusement. Les enquêtes des associations animalistes ou les dernières recherches sur les animaux sont là pour nous le rappeler.

Au moment où je regardais ces documentaires, j’étais en train de lire le magazine Science & Vie d’août 2022. A la une, le titre suivant : «  L’énigme poulpe, à la rencontre d’une autre forme de conscience ». A travers les différents articles, je suis partie à la découverte d’un invertébré plus intelligent qu’on ne le soupçonne. La recherche a encore beaucoup à nous apprendre sur les animaux.

Toujours dans ce numéro, je découvrais que les bouledogues français, des petits chiens très à la mode, avait une espérance de vie que de 4 ans et demi. A force de sélectionner des individus avec des museaux courts, ces chiens connaissent de graves problèmes de santé. Au même moment, l’association Nos Viventia publiait une vidéo dénonçant l’élevage des lapins en cage et L214 celui de l’élevage de chèvres.

Alors, si j’ai bien conscience que ces documentaires sont très durs à regarder, j’espère que vous vous questionnerez sur votre rapport aux animaux car visiblement les aimer, c’est aussi les maltraiter pour certain·es d’entre nous.

Blackfish, Gabriela Cowperthwaite, 2013

Affiche documentaire Blackfish

Blackfish est un documentaire sur la vie des orques dans les parcs aquatiques. Il se concentre sur l’histoire de Tilikum, une orque acquise par le parc Seaworld aux Etats-Unis et qui a tué une de ses soigneuses, Dawn Brancheau en 2010.

Tilikum a été capturé au large de l’Islande en 1983 puis arrive en Floride au Sea World d’Orlando en 1992. Il participe à des spectacles du parc mais aussi à un programme de reproduction avant de s’éteindre d’une infection bactérienne en janvier 2017. Le documentaire revient sur ces années de captivité. Durant cette période, il est à l’origine de trois décès. Au fil de son enquête, Gabriela Cowperthwaite montre que c’est sa captivité qui a entraîné ces drames. Orques résidentes ou nomades, ces mammifères intelligents vivent en famille dans la nature. En captivité, les petits sont séparées de leur mère et mis en contact avec des individus inconnus. Prisonniers de leur bassin trop étroit, ils s’agressent entre eux et ne peuvent s’isoler. Cette captivité génère ennui et frustration.

Blackfish a révélé la face cachée de ces parcs. Après la sortie de ce documentaire, SeaWorld a perdu beaucoup d’argent. En France, la reproduction en captivité des orques et des dauphins est désormais interdite. Ces spectacles sont amenés à disparaître.

En 2021, la suite du documentaire, Blackfish 2, le combat continue, est sorti. Il fait le point sur les avancées mais aussi les nouvelles menaces, notamment le développement des delphinariums en Chine depuis la sortie du premier volet.

Homo Herbivorus, Hugo Violi, 2019

Affiche documentaire Homo Herbivorus

Ici, pas d’images d’abattoirs, de violences ou de maltraitance mais une discussion de plusieurs penseur·ses de la cause animale. Pendant 1h20, elles et ils décortiquent notre relation aux animaux et notre consommation des produits issus de l’exploitation animale. On y parle de dissonance cognitive, de morale, de spécisme et de pureté végane.

Ce documentaire nous pousse à nous questionner sur notre relation aux animaux et du pourquoi on mange de la viande. Comme le rappelle Hugo Violi, « chaque année, soixante-quatre milliards d’animaux terrestres et plus de mille milliards de poissons sont mis à mort pour nourrir les humains. » Ces animaux ressentent la douleur et ont une profonde envie de vivre. Alors pourquoi mangeons-nous nos cochons et pas nos chiens ? A vous de répondre à cette question.

Le documentaire Homo Herbivorus est disponible sur la plateforme ImagoTV.

Terriens (Earthlings), Shaun Monson, 2005, (2014 pour la version française)

Affiche documentaire Terriens (Earthlings)

Earthlings est sorti aux États-Unis en 2005 et il faudra attendre 2014 pour accéder à une version française, disponible sous le nom de Terriens. Ce documentaire est issu d’une enquête de 5 ans, montrant une suite d’images en caméra cachée ou d’images peu montrées jusqu’à la sortie du film. Il est divisé en cinq parties et reflète toutes les facettes de l’exploitation animale : les animaux domestiques, l’alimentation, les vêtements, le divertissement, la recherche scientifique.

Les images de Eartlings sont souvent insoutenables et j’ai parfois eu du mal à les regarder. Son but, comme les autres documentaires présentés dans cet article, est de montrer toute l’étendue de l’exploitation animale. Souvent les images sont de piètre qualité mais Terriens nous alerte sur une prise de conscience individuelle et collective à avoir envers les animaux. Il nous enjoint aussi à adopter un mode de vie plus respectueux envers eux.

Cowspiracy, Kip Andersen et Keegan Kuhn, 2014

Affiche documentaire Cowspiracy

Le documentaire Cowspiracy fait le lien entre élevage intensif et environnement. Mené comme une enquête, le réalisateur se pose une simple question : pourquoi les pouvoirs publics et certaines ONG écologistes ne promeuvent pas la réduction de la consommation de viande ? Consommation d’eau et de terres, déforestation, perte de biodiversité, pollution de l’eau et émissions de gaz à effet de serre, voilà tous les impacts de l’élevage intensif cités dans Cowspiracy. A l’échelle de la planète, l’élevage pollue plus que le secteur des transports, d’après le reportage.

Dans ce documentaire pleins de suspense et d’infographies, Cowspiracy nous interroge sur les conséquences de la consommation de viande mais ici en ne regardant que le côté écologie. L’élevage intensif a un impact non négligeable sur le changement climatique et la perte de biodiversité. Si à sa sortie, le documentaire a été critiqué sur la véracité de ses chiffres (certains sont contestables), il n’en demeure pas moins qu’il est une véritable prise de conscience sur les conséquences de l’élevage intensif. D’ailleurs, diminuer les produits carnés et laitiers dans son alimentation est une des solutions proposées par le GIEC.

En 2021 est sorti le documentaire Seaspiracy qui s’intéresse à l’impact de la pêche. En France, la BD Algues vertes, l’histoire interdite revient sur les conséquences de l’élevage de porcs en Bretagne.

Avez-vous vu un de ces documentaires ?

Crédit photo : Humberto Arellano (Unsplash) pour la photo de couverture

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